François-Achille Bazaine, maréchal de France s’était rendu célèbre pour ses succès durant la campagne du Mexique dans les années 1862-1865. Son nom est cependant surtout associé à son échec en tant que commandant en chef de l’Armée du Rhin et à la capitulation de ses troupes à Metz le 27 octobre 1870. Bazaine avait été traduit devant un conseil de guerre présidé par Henri d’Orléans et condamné à la peine de mort ainsi qu’à la dégradation militaire le 10 décembre 1873. Après lecture du jugement, les membres du Conseil de guerre avaient tous signé une demande de grâce adressée au président de la République Patrice de Mac Mahon. Le lendemain, celui-ci commua sa peine en 20 années de prison et annula la décision de dégradation militaire. On notera que dans la presse – Le Figaro et Le Temps – les informations sur la condamnation et la commutation de Bazaine ne parurent respectivement que les 12 et 14 décembre. Bazaine fut ensuite incarcéré sur une île au large de Cannes mais il parvint à s’évader dans la nuit du 9 au 10 août 1874. Il se réfugia en Espagne, où il mourut dans la misère d’une congestion cérébrale en septembre 1888 (non sans avoir subi une tentative d’assassinat quelques mois plus tôt). Dans le contexte de l’après-guerre, la commutation de la peine constituait bien évidemment un sujet brûlant. Cette question apparaît d’ailleurs dans d’autres lettres, notamment la lettre 21. Pour plus de détails sur le procès Bazaine voir [F.-C. Semur 2009].