D’abord formé à l’École navale, il avait changé de carrière après avoir été traduit en conseil de guerre pour insubordination puis acquité. Il avait intégré l’École polytechnique en 1833 avec un très bon rang et avait ensuite rejoint le corps des ponts et chaussées. Durant sa carrière d’ingénieur, il mena à bien la construction du phare des Héaux de Bréhat et participa aux travaux de la grande jetée du Croisic et à la création du bassin à flot de Saint-Nazaire. En 1850, il s’orienta ensuite vers l’enseignement et la recherche, en acceptant le poste de professeur de géométrie descriptive à l’École polytechnique puis au Conservatoire national des arts et métiers (1854). La Gournerie avait cessé ses enseignements à l’École polytechnique en 1863 mais il était demeuré examinateur des élèves et c’est à ce titre que Poincaré eut affaire à lui à de nombreuses reprises, non sans difficultés en raison de ses faiblesses en dessin, comme on le verra dans la suite des lettres. Élu membre libre de l’Académie des sciences en 1873, La Gournerie se fit surtout reconnaître pour son Traité de perspective [J.-A. De La Gournerie 1859], son Traité de géométrie descriptive [J.-A. De La Gournerie 1860-1864] et ses travaux sur les arches biaises. Pour plus de détails, voir [A. Laussedat 1883].