LettreHenri Poincaré à Eugénie Poincaré - novembre 1875
[Novembre 1875]
Ma bonote,
Rien de bien neuf ; tu veux savoir une de mes journées ; rien de plus simple, prenons celle d’hier par exemple ; à 8 h le garçon me réveille, m’apporte mon café ; je me lève, je le mange, je lis ton topo ; je pars à 9 h ; à 11 h je rentre une seconde pour rapporter mes affaires ; je cours chez Laveur1 ; je mange très rapidement et je retourne à l’École. Ensuite je me promène quelque temps ; je retourne chez Laveur avec Engel et Chrétien2 ; nous dînons moins rapidement. Nous faisons un tour ; nous rentrons ; je fais du feu vers 7 h ½ 8 h et je me couche à 10 h. J’ai encore rencontré I don’t know who.
Détails sur la pension – Je suis content de ma nourriture seulement je cause la stupéfaction la plus profonde d’Engel parce que je ne mange pas de dessert.
Mme Olleris est en train d’admirer l’ordre de mes appartements.
Déjeuner chaud et bon.
Je n’ai pas froid dans ma chambre mais je n’y reste pas excepté aujourd’hui. Le larbin avait fait du feu.
Je ne renvoie pas tes gants parce qu’ils sont très bons.
Je ne trouve pas qu’il faut endosser mon tricot.
Je vais déjeuner généralement avec Michaut3 et autres X dont je ne sais pas les noms et Delsol4 (une fois Gutton) et dîner avec Engel et Chrétien.
Aujourd’hui le déjeuner se composait de 1 soupe 1 veau et 1 frite et hier le dîner se comp. de 1 soupe, 1 bœuf 1 haricot et 1 veau.
Rien de neuf aux Mines. Pas retourné à [1 mot illisible]. Ma lampe marche bien seulement j’use 40 allumettes à chaque fois que je l’allume à cause de la suie.
Je dors bien. Il m’arrive quelquefois de faire le feu le soir surtout depuis que je sais qu’il y a des petits systèmes [la lettre est inachevée]
-
La pension Laveur était un restaurant-pension qui avait été créé rue de la Harpe dans les années 1830 par François Laveur puis transportée dans la rue des Poitevins, puis enfin dans la rue Serpente. Cette table d’hôte, qui faisait également office de café, était un haut-lieu de rassemblement pour la jeunesse étudiante du quartier latin, surtout lorsqu’elle affichait des idées républicaines. [P. Cheronnet 1907].↩
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Albert Louis Marie Michaut avait été un camarade de promotion de Poincaré à l’École polytechnique. ↩
- Titre
- Henri Poincaré à Eugénie Poincaré - novembre 1875
- Incipit
- Rien de bien neuf; tu veux savoir une de mes journées; rien de plus simple ...
- Date
- 1875-11
- Expéditeur
- Poincaré, Henri (1854-1912)
- Destinataire
- Launois, Eugénie (1830-1897)
- Identifiant
- L0213
- Adresse
- Nancy
- Lieu
- Paris
- Sujet
- fr Visites familiales et amicales
- fr Affaires diverses (mines)
- Lieu d’archivage
- Private collection 75017
- Type
- fr Lettre autographe
- Section (dans le livre)
- 3
- Droits
- Archives Henri Poincaré
- Nombre de pages
- 2
- Transcription de
- Lettre H. Poincaré to Eugénie Launois (1/2)
- Lettre H. Poincaré to Eugénie Launois (2/2)
- Est une partie de
- La correspondance de jeunesse d'Henri Poincaré : les années de formation, de l'École polytechnique à l'École des mines (1873-1878)
- Noms cités
- Albert Louis Marie Michaut
- Rodolphe Engel
- Georges Henri Chrétien Hartmann
- Marie Olleris
- Henri Gutton
- Noms cités dans l'apparat
- François Laveur
- Références Bibliographiques citées dans l'apparat
- La pension Laveur
- Numéro
- 213
- Langue
- fr
- Licence
- CC BY-ND 4.0
« Henri Poincaré à Eugénie Poincaré - Novembre 1875 ». La Correspondance De Jeunesse d’Henri Poincaré : Les années De Formation, De l’École Polytechnique à l’École Des Mines (1873-1878). Archives Henri Poincaré, s. d, Archives Henri Poincaré, s. d, La correspondance d'Henri Poincaré, consulté le 26 avril 2024, https://henripoincare.fr/s/correspondance/item/4343