LettreHenri Poincaré à Eugénie Poincaré - décembre 1874
[Décembre 1874]
Ma chère maman
Bonnefoy a 19 en Astro. [Astronomie]
Nous ne sommes sortis hier qu’à midi ; il était temps. Nous avions donc décidé que nous ferions la compos. On se demande pendant très longtemps quand nous la ferons. Finalement on nous apprend qu’on supprime l’inspec [l’inspection] et que nous la ferons de 9 à 11. Vers 9 h moins 10, le géné nous fait appeler et ne nous dit rien de bien intéressant, si ce n’est qu’il a dîné à la préfecture de la Seine. De 9 à 11 la compos se fait tranquillement ; à 11 h nous voulons sortir ; on nous dit qu’on regarde avant si on n’a pas recommencé la farce de mercredi. Grande effervescence qui va en croissant jusqu’à midi. Enfin à midi on nous lâche et tout s’apaise. Je cours chez Mme Rinck ; Élie1 n’était pas venu parce qu’il avait à faire visite au général. M. Rinck m’a parlé des affaires municipales ; pourquoi ne m’as tu pas nommé les 4 adjoints nouveaux. J’ai été faire mes visites et je n’ai trouvé que M. O. Kerrins qui m’a chargé de toute espèce de compliments. J’ai poussé des quantités de petits bouts de cartons2 puis j’ai été dîner chez M. Olleris où la conversation a principalement roulé sur le retour de M. Olleris à quatre pattes et sur les avantages des divers modes de locomotion par le verglas. Il y avait là Mme Thomas, la nièce à la mode de Bretagne3 du général Tripier4. Rien de particulier d’ailleurs.
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L’expression « à la mode de Bretagne » renvoie un mode de calcul de la parenté très fréquent sous l’Ancien Régime et qui commençait à devenir désuet à la fin du 19e siècle. Elle permettait de désigner des parents éloignés en leur donnant des noms de proches parents (cousin, nièce, etc.). En l’occurrence, une nièce à la mode de Bretagne était la fille d’un cousin ou d’une cousine germaine (donc une petite nièce dans le vocabulaire actuel).↩
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Jules Tripier était à cette époque général de division.↩
- Titre
- Henri Poincaré à Eugénie Poincaré - décembre 1874
- Incipit
- Bonnefoy a 19 en astro. Nous ne sommes sortis hier qu'à midi; ...
- Date
- 1874-12
- Expéditeur
- Poincaré, Henri (1854-1912)
- Destinataire
- Launois, Eugénie (1830-1897)
- Identifiant
- L0110
- Adresse
- Nancy
- Lieu
- Paris
- Sujet
- fr Colles et examens (polytechnique)
- fr Élections municipales (1874)
- fr Visites familiales et amicales
- Lieu d’archivage
- Private collection 75017
- Type
- fr Lettre autographe
- Section (dans le livre)
- 2
- Droits
- Archives Henri Poincaré
- Nombre de pages
- 2
- Transcription de
- Lettre H. Poincaré to Eugénie Launois (2/2)
- Lettre H. Poincaré to Eugénie Launois (1/2)
- Est une partie de
- La correspondance de jeunesse d'Henri Poincaré : les années de formation, de l'École polytechnique à l'École des mines (1873-1878)
- Noms cités
- Launois, Eugénie (1830-1897)
- Marcel Bonnefoy
- Ida Rinck
- Rinck, Élie (1853-1897)
- Rinck, Jules (1825- )
- John O'Kerrins-Hyde
- Henri Olleris
- Madame Thomas
- Jules Tripier
- Mots d'argot polytechnicien cités
- Géné
- Noms cités dans l'apparat
- Poincaré, Henri (1854-1912)
- Numéro
- 110
- Langue
- fr
- Licence
- CC BY-ND 4.0
« Henri Poincaré à Eugénie Poincaré - décembre 1874 ». La Correspondance De Jeunesse d’Henri Poincaré : Les années De Formation, De l’École Polytechnique à l’École Des Mines (1873-1878). Archives Henri Poincaré, s. d, Archives Henri Poincaré, s. d, La correspondance d'Henri Poincaré, consulté le 20 avril 2024, https://henripoincare.fr/s/correspondance/item/4568