LettrePoincaré à Thomson, 1895-12-24

2-56-13. H. Poincaré to William Thomson

[24.12.1895]11Le manuscrit porte une annotation de main inconnue : “Dec 24.95”. L’enveloppe (P89) porte le cachet de la poste : “CLAUDE-BERNARD 24 DEC 95”.

My Lord,

J’ai reçu hier votre envoi de livres, envoi qui m’est précieux non seulement à cause de l’intérêt que j’aurai à lire ces volumes, mais parce qu’il me vient de vous.22Il s’agit peut-être des volumes des Mathematical and Physical Papers de W. Thomson (1882), ou de ses Popular Lectures and Addresses (1889a).

On est surpris de la quantité d’idées originales et ingénieuses que vous avez semées dans ces leçons et du tour saisissant pour l’esprit que vous avez su leur donner, en satisfaisant à la fois les lecteurs qui connaissent les mathématiques, et ceux qui y sont étrangers.

C’est un modèle qu’on voudrait pouvoir suivre.

J’ai commencé dans mes dernières leçons à exposer à mes élèves vos idées sur l’éther gyrostatique.33À la suite des travaux de James McCullagh et de George Green au début du XIXe siècle, W. Thomson a proposé un modèle de l’éther en tant que solide élastique de structure cellulaire, où la stabilité irrotationnelle de chaque cellule est garantie par un montage de gyrostats miniscules; voir W. Thomson (1889b) et (1890b), traduit et réédité ensemble dans le troisième tome des Mathematical and Physical Papers de W. Thomson (1890a, 466–472). Poincaré a étudié le modèle de Thomson lors de son cours d’élasticité et optique, à la Sorbonne en 1895–1896 (Paul Langevin, notes de cours, Archives Langevin 123). Au moment de cette échange avec Poincaré, Thomson commençait à mettre en doute la pertinence de son modèle mécanique de l’éther. Son modèle n’expliquait pas les effets pondéromotrices en électrostatique, et les mouvements périodiques qu’il impliquait lui paraissaient instables. À ce propos, voir Smith & Wise (1989, 488–489), et D.M. Siegel (1981). Il y a là quelque chose de plus satisfaisant que dans les autres théories mécaniques ; mais je ne serai tout à fait content que quand on aura retrouvé les pressions de Maxwell.

Veuillez agréer, my Lord, l’assurance de mon respectueux dévouement,

Poincaré

ALS 2p. Add7342, Cambridge University Library.

Références

Titre (dcterms:title)

Poincaré à Thomson, 1895-12-24

Incipit (ahpo:incipit)

J'ai reçu hier votre envoi de livres ...

Date (ahpo:writingDate)

1895-12-24

Expéditeur (ahpo:sentBy)

Destinataire (ahpo:sentTo)

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Chapitre (ahpo:publishedIn)

Lieu d’archivage (ahpo:archivedAt)

Cote (dans les archives) (ahpo:classificationNumber)

P89, Add.7342

Type (ahpo:documentType)

fr Lettre autographe signée

Section (dans le livre) (ahpo:sectionNumber)

13

Identifiant dans les archives locales (ahpo:identifierInLocalArchives)

CD n° 317

Nombre de pages (ahpo:numberOfPages)

2

Langue (ahpo:language)

fr

Éditeur (dcterms:publisher)

référence (ahpo:references)

CanG1981

Licence (dcterms:license)

« Poincaré à Thomson, 1895-12-24 ». La Correspondance Entre Henri Poincaré Et Les Physiciens, Chimistes Et ingénieurs. Archives Henri Poincaré, s. d, Archives Henri Poincaré, s. d, La correspondance d'Henri Poincaré, consulté le 29 mai 2023, http://henripoincare.fr/s/correspondance/item/8687